Un roman de Bessora
Le voyage ubuesque de Médée, géologue éprise de Jason, au pays de l’or noir.
“Le Boulevard du Président Bongo, rejoint par l’Avenue Charles de Gaulle, débouche sur le Boulevard Elf-Gabon. Ces trois axes forment un espace à peu près triangulaire. Un cimetière est couché sur l’un de ses côtés, de même que le camps militaire français du 4ème Bataillon d’Infanterie de Marine, BIMA, pour les intimes”
[button link=”https://secure.payplug.com/p/rEO9″ bg_color=”#a71e22″ window=”yes”]19 € – Acheter[/button][button link=”http://pontsdesarts.net/lamargouline/commandes-libraires/” bg_color=”#505977;” window=”yes”]Libraires[/button][button link=”http://bessora.fr/?p=252″ bg_color=”#505977;” window=”yes”]Dédicace[/button]
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[tab title=”Fiche”]
- EAN13 : 9782953933031
- Genre : Littérature – Roman
- Editeur : La Margouline 2012, Denoël 2004
- Pages : 334 p.
- Dimensions : 140 mm * 205 mm
- Poids : 337 g.
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[tab title=”Extraits”]
[toggle title_open=”Fermer” title_closed=”Extrait d’essence de Petroleum” hide=”yes” border=”yes” style=”default” excerpt_length=”399″ read_more_text=”Lire plus” read_less_text=”Lire moins” include_excerpt_html=”non”]Et puis un jour, boum, grand procès très parisien. On ne jugea pas Elf pour pillage systématique d’outre-mer mais on jugea des individus pour pillage systématique d’Elf. Les prévenus portaient un chapeau trop grand pour leurs petites têtes. Qu’importe. Des oies blanches lynchèrent Le Floch 1er et sa clique pour avoir chapardé quelques millions à Elf, au détriment de contribuables français épris de justice, pour eux-mêmes.
Mais voler de l’argent volé est-ce que c’est voler ?Elf et l’Afrique.
Couple pathétique s’il en est.
On se réjouit presque de la malédiction qui pèse sur eux : voir leurs enfants mourir avant la quarantaine. Un puits de pétrole n’a guère plus d’espérance de vie.
Souvenons-nous de Clairette, née en 1957. Elle s’est épuisée au bout de trente ans de production seulement. Elf-Gabon a attendu longtemps avant de se résoudre à l’inhumer. Clairette, cadavre à l’air, a pourri sur pieds. Quelle émotion que le démontage du centre de production en 1998. Les indigènes s’y étaient tellement habitués qu’ils avaient surnommé la voie qui longeait les bacs métalliques, route des Hydrocarbures.
Et un jeudi matin, des grues et des hommes à casques oranges se sont déployés : les bacs ont été nettoyés, les résidus collectés pour être incinérés, les massifs en béton détruits. Au bout de quelques jours, un terrain vague s’est substitué au centre de production de Clairette.A vous arracher des larmes.
Allez… Sors ton mouchoir et sèche tes gouttes. Tout espoir n’est pas perdu : L’Océan Liberator est là.[/toggle]
[toggle title_open=”Fermer” title_closed=”Ruines” hide=”yes” border=”yes” style=”default” excerpt_length=”400″ read_more_text=”Lire plus” read_less_text=”Lire moins” include_excerpt_html=”no”]D’un côté de la route, les marécages s’étendent sur des centaines de mètres jusqu’à une longue procession de palétuviers lugubres. Sinistres et gais bordels à poissons : ils s’accouplent furieusement parmi les racines aériennes où s’agrippent des passereaux couleur sang, pareils à des larmes rouges sanglotées dans la mangrove. C’est le Temps qu’ils pleurent. .De l’autre côté, une gigantesque demeure, moderne, caricature le style colonial. – C’est l’hôtel, pense Médée, apercevant la plage dans son prolongement. Elle se prépare à descendre du taxi, mais il ne s’arrête pas. Ils ne sont pas encore arrivés. La maison coloniale n’est pas un hôtel mais la résidence secondaire d’un privilégié. A côté d’elle, un autre palace, long édifice décrépi avec terrasse sur le toit et jardin somptueux, lance des regards éperdus tantôt vers la plage idyllique et ses sages cocotiers, tantôt vers la vase aux oiseaux et un petit chantier naval abandonné au bord de la route. Le taxi roule lentement. Après le château au toit plat et le chantier livré aux boues, maison bleue couchée sur la plage, et puis une plantation de bananes, et un camp de pêcheur avant enfin, le bout de la route en impasse. Parking sans voitures. – C’est là ? s’étonne Médée. – Oui. Mais c’est fermé depuis longtemps, madame. Sa course payée, le taxi rebrousse chemin sans se hâter. Devant Médée, une armée d’arbrisseaux brandit ses feuilles acérées pour barrer la route de la plage. Elle protège aussi une petite rivière à l’entrée de laquelle se trouve une Marina. Derrière des grappes de fleurs pourprées, Médée devine les coques accouplées d’un catamaran ; la blancheur d’un voilier lui apparaît entre les touffes des arbustes, et, au dessus des larges feuillages d’arbres aux branches enchevêtrées, elle voit poindre des mats. Mais le règne végétal, qui garde si jalousement les secrets de l’eau, du sable et de la Marina, évente celui des ruines de l’hôtel Neng A Mbé Mbé.Parfois, la nature féconde les ruines et une fleur peut germer au milieu des décombres ; les ruines de Neng A Mbé Mbé ont, elles aussi, convié la semence de toute vie, mais même la mauvaise herbe a refusé l’invitation. Médée contemple les restes du complexe hôtelier. Ses fenêtres sans carreaux sont comme des regards vides. En s’approchant, Médée perçoit son appel silencieux. Il lui tend les bras, comme ces roches sentimentales qu’elle entend même quand elles ne parlent pas. Serait-ce dans ces ruines que Louise aurait trouvé refuge ? Et Jason ? Qui viendrait les chercher ici ? [/toggle]
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[tab title=”Presse & lecteurs”]
Sous de plaisants dehors, le dernier livre de la romancière helvéto-gabonaise est la satire grinçante d’une société entièrement dépendante du pétrole
Jeune Afrique
J’ai aimé ce livre et j’en recommande la lecture. C’est un roman, oui, mais aussi un chant historique et moderne, qui tient des textes antiques et du nouveau roman, avec beaucoup de poésie, d’humour, du rythme et un vrai fond intéressant. Ce n’est pas un livre qu’on oublie !
Un lecteur
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