Un roman de Bessora
On n’est pas sérieux quand on a 17 ans… Récit d’une jeune conscience peu à peu rompue au djihad militant. Il a 17 ans, l’idée de mort le hante, et sa quête de sens, pourtant absolument sincère, le mène dans une Syrie où il finit bourreau, puis martyr au service d’un totalitarisme.
“Aucun avenir ici. Tout ce dont je pourrais rêver, je ne l’aurai jamais. La vie ne me fait plus rêver. Pas difficile de faire le deuil de cette vie-là : c’est une fausse promesse.“
Au-delà de l’analyse sociologique ou du reportage, Bessora entre ici dans la peau d’un gamin qui se change en monstre. Mais pour être monstre, il faut d’abord être humain.
Lettre à Nicolas
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[tab title=”Fiche”]
- EAN13 : 9782953933055
- Genre : Littérature – Roman
- Editeur : La Margouline 2016
- Pages : 192 p.
- Dimensions : 110 mm * 180 mm (broché)
- Poids : 164 g.
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[tab title=”Extraits”]
Reste le spectacle autour de nous, béquilles, chaises roulantes, gueules cassées, et le jour qui décline. Je ne sais pas ce qui leur a cassé la gueule, à ces types. Mais prends-toi une grenade ou un baril à explosifs dans la tronche, et tu te retrouves à l’état de particules. Poussière de sable, particules de sang, te voilà à danser avec l’atome. Je me sens bizarre. Pas évident, la Syrie, quand tu n’es jamais allé plus loin que la Vendée. L’autre garçon aussi, j’imagine, il n’a pas beaucoup voyagé :
C’est la première fois ? je lui demande.
Il me regarde avec un léger étonnement. Alors comme ça, je ne suis pas allemand, hollandais, ou danois, malgré mes cheveux blonds, mes yeux bleus et mon mètre quatre-vingt-trois ?
La première fois que quoi ? il me fait comme un idiot.
La gêne, ça donne souvent une tête d’idiot. Mais ça ne veut pas dire qu’il est vraiment demeuré. Préciser :
La première fois que tu sors de chez toi.
Il me répond que des chez lui, il en a au moins trois. Et il en est déjà sorti, oui, plusieurs fois. Ses yeux se plissent pour mieux me scruter :
Et toi ? Première fois ?
Je me sens bleu.
De l’autre côté de la route, une antique fourgonnette, 404 Peugeot émigrée en Syrie, nous fait un appel de phare. Un bonhomme rondouillard sort de l’étrange camionnette, nous fait signe de le rejoindre. J’ai les jambes en coton, l’impression d’entrer dans un film du siècle dernier, années soixante-dix. Le voyage avec Lufthansa, la route avec Nour et avec Baba, c’était le générique. Ça donnait le ton, road movie et comédie dramatique. Maintenant le film commence vraiment. J’ai une vague idée de l’intrigue, de l’époque aussi – hors du temps, et je sais que ça finira bien.
De mon point de vue, du moins.
Elle nous montre son site, fièrement propulsé par WordPress, propre et bien présenté, une vraie championne de la mise en page et des couleurs, Zaynab. Page « Conseils », elle a publié des informations pour les candidats à l’hijra : les parcours possibles, les prix des voyages, en bus ou en bateau, les tarifs des hôtels, où trouver du dentifrice, des produits d’hygiène féminine… Très bien documenté. Souleymane s’intéresse à l’onglet « Mariages » : a-t-elle des converties en rayon ? Oui, une blonde en ce moment, une vraie, une Khadija :
C’est une Suissesse, elle fait avec des sous-entendus plein la voix.
Viande suisse de première qualité. Souleymane salive déjà.
Zaynab prend de nos nouvelles. Comment ça va l’entraînement ? Rougissant, je lui avoue qu’en dehors de la lessive, pas grand-chose pour le moment. Et puis après ? elle fait. On est quand même mieux ici, non ?
Avant, elle dit, j’étais tout le temps enfermée dans ma chambre à regarder des vidéos : j’étais enfermée à l’intérieur de moi. Le niqab m’a libérée.
Elle avait la rage, la haine, d’ailleurs elle se battait dans son lycée, pas qu’avec des filles : elle a bien dû arracher deux ou trois poignées de cheveux à des garçons. Et puis elle est retournée à l’Islam. Au départ, elle voulait mettre sa rage au service du Jihad armé, mais sa guerre sainte a finalement été de se marier, et de ne plus taper sur personne.
Je porterai le premier fils de mon époux. Quand il sera né, mon mari prendra le nom d’Abou. Et il partira au combat.
Si son premier-né est une fille, pas grave, son mari prendra le nom d’Abou Aïsha.
Elle rayonne, ma sœur de la Wii. Jamais je ne lui ai vu l’œil si pétillant. Pourtant, elle dit, c’est dur : les bombardements la nuit, l’arabe qu’elle parle mal (elle n’est restée que sept jours au Caire au lieu de deux mois). Et puis ici, on la regarde comme une étrangère, alors qu’elle croyait avoir la couleur locale. Les gens la considèrent comme une Occidentale déguisée en Arabe musulmane.
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[…] Le Testament de Nicolas (La Margouline – Globe Auteurs) […]